Restauration de milieux naturels sur le site du Cassaïre

Anciennes terres de chasses et de riziculture, le domaine du Cassaïre fait aujourd’hui l’objet d’une réhabilitation écologique en partenariat avec les Amis des Marais du Vigueirat et la Tour du Valat.

Contigu à la Réserve naturelle nationale, également propriété du Conservatoire du littoral, le domaine du Cassaïre (chasseur, en provençal) est géré par l’association des Amis des Marais du Vigueirat. Acquis en 2004, il a pendant de nombreuses années, été exploité à des fins agricoles, pastorales et/ou cynégétiques.

Un site d’une grande richesse patrimoniale

Sur plus de 70 ha, le site présente :

  • des milieux naturels et rares (relictuels), comme les dunes fluviatiles et les pelouses sur près de 10 hectares.
  • des parcelles pâturées, prairies artificielles qui constituent une ressource fourragère (graminées, légumineuses) ( 30 ha)
  • des terres agricoles de faible valeur agronomique et écologique (zones à aménager en marais) comme les anciennes rizières (30 ha)

L’objectif de ce projet de restauration est de recréer des écosystèmes méditerranéens typiques de la Camargue (marais temporaires, prés salés, pelouses) pour démontrer la compatibilité entre la biodiversité et les usages locaux dans une perspective de changement climatique.

Des milieux peu connus et qui deviennent rares

Les marais temporaires font partie des zones humides les plus menacées. Les aménagements hydrauliques permettent de les irriguer pour des besoins divers (chasse, pisciculture, etc) ; or, une mise en eau permanente est une menace importante pour ces marais : elle modifie leur fonctionnement naturel, entraînant un appauvrissement et une banalisation de leur faune et de leur flore. Ces aménagements permettent aussi de drainer les marais pour en faire des terres agricoles.

Par ailleurs, l’industrialisation et l’urbanisation, gourmands en espace, grignotent les zones marécageuses, les détruisant de manière irréversible. Sur les littoraux, les marais temporaires ont payé et payent encore un lourd tribut au développement touristique et industriel.

Le projet de restauration

Depuis 2007, différentes études ont été réalisées par les Marais du Vigueirat et la Tour du Valat afin de répondre à toute les étapes prépondérantes pour s’assurer de la réussite d’un projet de restauration, telles que :

  • le diagnostic du site et de ses enjeux ;
  • la définition des écosystèmes de référence qui seront visés par le projet de restauration et la mise en place des actions nécessaires ;
  • la réalisation d’un suivi scientifique permettant de suivre la trajectoire écologique des écosystèmes restaurés et assurer une gestion adaptative nécessaire pour s’assurer du succès de restauration.

4 objectifs ont été fixés :

  • Maintenir une activité pastorale
  • Conserver la biodiversité présente sur le site
  • Restaurer une zone humide de type marais temporaire méditerranéen
  • Conserver des terres cultivables
Marais du Vigueirat – Conservatoire du littoral – CPIERPA

 

Toute une expertise en ingénierie écologique a été développée avec la réalisation d’un « design topographique » prévisionnel répondant aux conditions écologiques visées et le test de différentes techniques et actions de restauration (transfert de sol, transfert de graines) pour permettre d’atteindre les objectifs de restauration.

©L. Willm et al./ Tour du Valat

 

Depuis 2021, un nouveau souffle a été donné à ce projet par le soutien du WWF-France. Cette nouvelle phase, permet d’allier suivis scientifiques nécessaires à la réalisation d’une gestion adaptative, essentielle pour assurer l’atteinte des objectifs de restauration, et développement de nouveaux outils de gestion. Cela inclut ainsi la mise en place d’un système d’apport d’eau par énergies renouvelables ou des modèles de suivi et gestion hydraulique.

Les suivis scientifiques réalisés actuellement commencent à démontrer toute la richesse du site, avec l’apparition de nouvelles espèces de faune et de flore à enjeux patrimoniaux, telles que l’espèce végétale emblématique des milieux temporaires Lythrum tribracteatum ou encore l’observation d’une larve de Triton palmé (Lissotriton helveticus). Une reproduction avérée pour cette espèce d’urodèle qui n’avait encore jamais été contactée sur ce secteur et n’a pas été vue depuis le début des années 1990 dans les marais du Vigueirat.

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