Le butor étoilé : présentation
Le Butor étoilé (Botaurus stellaris) est un héron très rare et vulnérable en France. Il est reconnaissable à sa silhouette trapue ainsi qu’à ses plumes beiges, noires et brunes. Ses couleurs lui procurent un camouflage remarquable dans son habitat ; la roselière. Les adultes ont deux traits noirs de chaque côté du bec, semblable à une moustache, aussi bien pour le mâle que la femelle. La détermination du sexe est très compliquée en dehors de la saison de la reproduction. Durant période, la base du bec des mâles se teinte en bleue au lieu d’être verdâtre le reste de l’année pour tous les individus. Cette espèce fait partie des 9 hérons européens, tous visibles aux Marais du Vigueirat. Il reste plus petit que la grande aigrette ou le héron cendrée, avec une hauteur de moins de 80cm et une envergure de 1m30.
Le fantôme des Marais…
Son plumage parfaitement mimétique dans la roselière, lui confère un camouflage hors du commun. Il utilise ses longs doigts pour marcher sur la végétation flottante et pour grimper sur des touffes de roseaux. Quand il se nourrit, il longe lentement les bords de roselière. Il peut ainsi capturer poissons, insectes, amphibiens et même petits mammifères qui passeraient devant son bec. Dès que le Butor sent un danger, il va tendre le cou et le bec vers le ciel, pour adopter une position verticale et longiligne. Cela lui permet de se fondre parmi les roseaux et de disparaître dans son environnement. Il peut également s’incliner quand la végétation bouge avec le vent.
Le Butor est présent sur une grande partie de l’Europe, en particulier dans l’est du continent. En France, avec la disparition des roselières de phragmite, qui représente son unique habitat, l’espèce a chuté de manière significative au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, la plus grosse population nationale est présente sur le littoral méditerranéen. Les Marais du Vigueirat abritent une trentaine de mâles chanteurs, soit plus de 15 % de la population française.
Un boeuf dans les Marais ?
C’est au printemps que les mâles font entendre leur chant très particulier ; un son grave qu’ils répètent jusqu’à 5 fois. Faisant penser à une corne de brume ou au mugissement d’un taureau, depuis l’antiquité, son chant lui a valu le surnom de « bœuf des marais ». Chaque mâle marque ainsi son territoire et peut se reproduire avec 5 femelles. C’est l’un des rares hérons dont le mâle ne participe pas à l’élevage des jeunes.
Avec l’utilisation d’un sonographe, il est possible de reconnaître chaque individu à sa voix. Le chant peut être entendu à plus de 2km, ce qui trahit donc la présence de l’espèce. Les gestionnaires des Marais du Vigueirat réalisent tous les printemps des comptages auditifs. Salariés ainsi que bénévoles parcourent chacun un circuit autour des roselières en s’arrêtant à certain endroit clef pour faire des points d’écoutes. Ce protocole, réalisé depuis 1996, permet de trianguler la position de chaque Butor mâle sur le site et d’avoir plus précisément une estimation de leur nombre. La population de mâles chanteurs est stable dans la réserve naturelle depuis quelques années. En ce qui concerne les femelles il est quasi impossible de connaître leur nombre exact, elles restent muettes.