Quand vient la froide saison, nombre d’oiseaux en Europe prennent la route du Sud, en quête de nourriture. Nombre d’entre eux se dirigent vers l’Espagne ou le Nord-Ouest Africain en suivant des couloirs de migrations familiers. La Camargue se situe sur l’un de ces « boulevards de la migration » et son statut de plus grande zone humide de France en fait une parfaite terre d’accueil pour les espèces migratrices, durant une halte de quelques jours ou pour tout l’hiver.
Pendant cette période, la journée du marais commence systématiquement par un bruyant éveil. Les milliers de Grues cendrées qui hivernent au Vigueirat quittent leurs dortoirs dès l’aube pour aller s’alimenter sur les champs alentours, quelques fois sous l’œil fasciné de courageux visiteurs venus admirer le spectacle, cachés dans des observatoires. Une fois ces gracieuses migratrices envolées, les habitants plus discrets peuvent se manifester. D’hôtels, les étangs se font restaurants. Canards divers, Flamants roses, Oies cendrées et Cygnes tuberculés animent les zones d’eau.
Côtés vasières, les stars du moment sont les Vanneaux huppés. Plusieurs centaines de ces oiseaux au plumage irisé sont généralement vus en visites guidées, s’alimentant sur l’îlot de Rizière. Soudain un mouvement de panique : un Busard Saint Martin vient de raser l’ilot en quête de son repas. Si la Camargue est un site d’hivernage idéal pour de nombreuses espèces, c’est également un rendez-vous bien connu des prédateurs, qui viennent profiter de l’abondance de proies, ailleurs rares en hiver. Busard des Roseaux, Epervier d’Europe ou même Aigle criard offrent quelquefois de magnifiques et fugaces démonstrations de chasse.
Théâtre de ce spectacle, les Marais ont revêtu leurs plus beaux atours. En ce moment la sansouïre est flamboyante et les belles lumières automnales se reflètent matins et soirs sur les étangs à présent bien en eau.
